En conclusion de l’université d’été du PCF, le secrétaire national dénonce un exécutif “le plus droitier qui soit”, et ses choix “sans aucune légitimité démocratique”. Il appelle à une relance du Front de gauche “pour passer de la juxtaposition des critiques à l’action commune”.

Il est entré directement dans le vif du sujet. Pierre Laurent a commencé le discours de clôture de l’université du PCF, à 12h30, en s’attaquant sans la moindre précaution oratoire à François Hollande et Manuel Valls. La politique de l’offre du couple exécutif? “C’est de la foutaise” pour le secrétaire national, c’est “un soutien aveugle aux profits de la finance et du capital”.

Multipliant les références à l’ADN communiste historique, Pierre Laurent propose des “comités populaires” locaux pour contrôler les entreprises percevant des aides comme le CICE. “Messieurs les actionnaires, il est temps de rendre des comptes aux Français”, assène-t-il. La politique du gouvernement, “servilement capitaliste”, est “incapable d’entraîner les forces vives du pays vers le redressement national”. Sur le plan international, la France “prône la guerre, s’engage dans la défense d’intérêts occidentaux étroits, anachroniques”.

Des secrétaires généraux historiques du PCF n’auraient pas renié le discours, auquel Pierre Laurent associe toutefois une composante environnementaliste plus moderne, avec l’annonce d’un travail en amont sur la conférence internationale sur le climat, qui doit avoir lieu à Paris fin 2015: “il faut une lutte efficace pour la préservation du climat et contre les risques que lui fait courir le capitalisme international”.

La finance, voilà l’ennemie, dit donc en substance Pierre Laurent, et l’autre ennemie, c’est la Ve République, dont “les institutions sont à bout de souffle”. Il en veut pour preuve l’annonce du gouvernement qu’il allait légiférer par ordonnances, alors qu’il est “minoritaire dans le pays, au sein de la gauche et même des militants socialistes”. De République, Pierre Laurent en veut une VIe, comme jadis Jean-Luc Mélenchon, dont le nom n’est toutefois pas prononcé. Pierre Laurent, en fait, parle surtout de ses adversaires, dont le premier est Manuel Valls: “il craignait la mort de la gauche, on sait maintenant qui tient l’arme du crime”. Quant à ses alliés, il plaide pour la relance du Front de gauche, pour lequel une réunion de relance est prévue le 6 septembre. Et qui pourrait rassembler largement, selon lui, des “socialistes désorientés” jusqu’à des mouvements d’extrême-gauche comme Attac.

Source : Le Dauphiné