toxique-LENSIl est toujours très facile d’affirmer — après coup — que « si ça avait été nous, nous n’aurions pas contracté ce type d’emprunt » ! C’est bien de ce genre de conjectures que se glorifie le Maire de Harnes.

Dans une situation identique — et ce sont eux qui l’affirment — Philippe Duquesnoy et son adjoint aux finances auraient été « meilleurs » que les milliers d’élus, techniciens et financiers qui se sont laissés piéger par ces emprunts toxiques.

« Meilleurs » que les élus et techniciens de toutes les villes voisines !

En tout cas, « meilleurs » que les élus et techniciens de la ville de Lens dont la Voix du Nord (édition du mercredi 28 janvier 2015) nous apprend qu’elle a été confrontée, à la même époque, à ce type d’emprunt, dont elle a pu se tirer grâce à une « alerte des services fiscaux » !

Cet article nous apprend également que Lens a subi une perte de 610.000€ de coûts de renégociation et que la ville avait économisé 1,1 M€ grâce aux taux particulièrement bas offerts par ce type d’emprunt toxique avant l’envolée du Franc suisse. La renégociation lensoise aurait permis de transformer leur emprunt toxique en emprunt à un taux fixe d’environ 3,20 %, avec un gain final pour la ville de 403.000€

Et à Harnes ? Ceux qui s’imaginaient probablement être les meilleurs financiers de France ont raté leur sortie, ne réussissant pour leur part à renégocier l’emprunt toxique de la ville — à la limite des délais imposés — qu’à un taux effectif global de… 4,67 %

Quant aux coûts de renégociation pour la ville de Harnes, aucune pénalité de sortie n’apparaît nulle part dans le nouveau contrat de prêt… à croire que la « gentille banque » en aurait fait cadeau à la ville !

Il faut également noter que le même jour de cette renégociation harnésienne, un nouvel emprunt de 2M€ a été conclu avec le même organisme bancaire, à un taux effectif global de 5 % pour une durée de 25 années, durée quand même inhabituelle pour un « prêt d’équipement local« , surtout quand on sait que 2M€ remboursés en 25 années génèrent 1,5M€ d’intérêts pour la banque, alors que le même prêt sur 15 années ne génèrerait « que » 890.000€ d’intérêts… Allez donc comprendre la logique de Philippe Duquesnoy et de son adjoint aux finances ! A moins que…

Vous avez dit « meilleurs financiers de France » ?  La légende commence à avoir du plomb dans l’aile !

Cela dit, la ville de Harnes s’est débarrassée de son emprunt toxique ! Et ça, c’est une bonne chose…

Comme en conclut le journaliste de la Voix du Nord : « Les finances, c’est un métier ! »